mercredi 15 juin 2016

Compte rendu de l'assemblée générale annuelle du CVUH

Samedi 4 juin 2016, au Lieu-Dit, 6 rue du Sorbier, Paris.
Présents : A. Almeida Mendes, S. Aprile, A. Chéry, L. Colantonio, N. Coquery, N. Delanoë, A. Jollet, O. Le Trocquer, F. Madeline, G. Manceron, M. Riot-Sarcey, V. Servat.

Ouverture de la séance à 9h30.

1-Rapport moral 2015

ORDRE DU JOUR
1- Rapport moral
2- Rapport financier
3- Renouvellement du CA
4- Intervention de Michèle Riot-Sarcey 

5- Discussion sur les projets

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Présenté par Olivier Le Trocquer, président
1/Le modèle républicain et ses usages
La demi-journée d'étude s'est tenue, sous la présidence de Natacha Coquery, vice- présidente du CVUH, au Centre d'Histoire Sociale du XXe siècle rue Malher le samedi 2 avril. Elle a porté sur la façon dont les constructions historiographiques du modèle « républicain » ont pu contribuer à des usages politiques monolithiques. Les historien.nes rassemblés, Anne Jollet, Michèle Riot-Sarcey, Gérard Noiriel et Catherine Coquery- Vidrovitch, ont exposé, devant un auditoire d'une bonne quarantaine de personnes, les enjeux toujours vifs et profondément ancrés dans leur temps des usages du mot « République » dans différents moments historiques allant de la Révolution française à nos jours.
2/La journée Suzanne Citron
La journée a été menée à l'initiative du collectif d’historien/nes Aggiornamento, avec la participation du CVUH.
3/Le modèle républicain : des usages politiques dans l'histoire
Le CVUH a tenu une rencontre débat sur le thème du modèle républicain à la Fête de l'Humanité, le 13 septembre 2015, au Village du Livre, animée par Sylvie Aprile et Olivier Le Trocquer. La rencontre s'est faite grâce à Blaise Dufal un regret : le débat était placé tout au début de la matinée un dimanche.
4/Les Rencontres d’histoire de Gennevilliers
Le thème de cette édition, qui a eu lieu les 26-28 novembre 2015, était Nation(s)/Mondialisation(s) : toute une histoire. Nelcya Delanoë, du CVUH, y est intervenue dans la table ronde sur les usages nationalistes de l’histoire de la nation (à
partir notamment de Soumission, de Michel Houellebecq, Flammarion, 2015, et de 2084. La fin du monde, Gallimard, 2015, de Boualem Sansal). Olivier Le Trocquer est intervenu en tant que président du CVUH dans le débat qui a suivi.

5/Les vidéos du CVUH

Aurore Chery, qui a en charge cette partie de l'activité de l'association, a fini le montage de plusieurs vidéos (5 pour l'année) :
- la 1ere : Catherine Coquery-Vidrovitch sur l'histoire de l''Afrique
- les 2e (avec Nelcya Delanoë) : le parcours de Suzanne Citron et Marianne Debouzy (deux vidéos) : leurs itinéraires croisés

- 4e : Sandra Vacca, qui prépare une thèse à l'université de Cologne, à propos de la création d'un musée de l'immigration en Allemagne. S. Vacca participe à la création d'un de ces musées avec l'association Domid. 
- 5e : Julia Douthwaite sur l'enseignement de la Révolution française aux USA (en français).

6/Le site
Présenté par Véronique Servat, secrétaire 
Plus de 300 000 pages ont été vues depuis la dernière AG une nouvelle page a été créée : "billet d'humeur", mise en place par Sonia Combes (un billet sur les archives). Depuis la dernière assemblée générale, il y a eu 24 articles nouveaux mis sur le site le plus de visites sont ceux sur l'Ukraine (E. Aunoble), Black Verdun (L. de Cock et K. Hamou) la vidéo de D. Roche sur le métier d'historien.
Une page facebook ouverte, un compte twitter aussi.
La chaîne Dailymotion compte 35 vidéos en ligne, 18 000 visionnages. Il est envisagé de passer sur Youtube.


Rapport d'activité adopté à l'unanimité.

2-Rapport financier 2015

Présenté par Fanny Madeline, trésorière.
Les comptes du CVUH sont relativement stables depuis quelques années autour de 6 000 euros. Le solde de l’année 2015 est de 6 240 euros.

Parmi les postes de dépenses, des participations aux 4e rencontres d’histoire critique à Gennevilliers et des dons (Mediapart).
Nous n’avons fait aucune vente directe de livre cette année. 
Les recettes de banque et de secrétariat sont assez faibles et stables.

Cela fait un total de 1 095 euros de recettes pour 1 057 euros de dépenses.

Le nombre d’adhérents subit une baisse inquiétante. 


Pour relancer le dynamisme de l’association et attirer des jeunes chercheurs, nous proposons de baisser le tarif d’adhésion à 15 euros (simples) et 8 euros (étudiants précaires). Nous gardons cependant un tarif de 30 euros pour les adhésions de soutien. 
Nouveaux tarifs votés à l’unanimité.

En conclusion, nous avons encore suffisamment d’argent pour financer des activités. On peut continuer à faire des dons aux associations qui en ont besoin, poursuivre nos partenariats, etc.
Rapport financier adopté à l'unanimité.

3-Renouvellement du conseil d’administration

Membres de droit : G. Noiriel, C. Coquery-Vidrovitch, L. DeCock, L. Colantonio, O. Le Trocquer
Sortante : Véronique, sortante du bureau, secrétaire 

Nouveau CA élu à l’unanimité : 10 membres : A. Almeida Mendes, S. Aprile, A. Chéry, N. Coquery, N. Delanoë, A. Jollet, F. Madeline, G. Manceron, M. Riot- Sarcey, V. Servat.

Le bureau élu à l’unanimité : 1 présidente N. Coquery, 2 vice présidents : A. Jollet et O. Le Trocquer, 1 secrétaire général A. Almeida Mendes, 1 trésorière F. Madeline.


4-Intervention de Michèle Riot-Sarcey 


Après avoir rappelé le moment fondateur du Cvuh, Michèle Riot-Sarcey précise :

Nous sommes dans une autre période plus complexe que celle où nous devions répondre aux surgissement des mémoires à l’encontre d’une histoire exclusive qui laissait croire à la scientificité de son écriture et bien sûr à son objectivité.
La façon de penser l’histoire a considérablement évolué. Désormais son écriture tend  à englober un monde considérablement élargi, un monde connecté qui en principe prend en compte des cultures et des groupes sociaux différents.
Paradoxalement l’histoire est mise au service d’une globalisation très bien maîtrisée par les autorités financières mais peu par les historiens qui ne sont pas très à même de développer une histoire critique qui en éclairerait les impasses en en révélant les soubassements.
En France comme ailleurs, l’usage de l’histoire l’emporte sur la référence au passé. Chacun s’empare désormais d’un fragment et construit son propre mythe historique, de Jaurès à Jeanne d’Arc, des premiers conquérants du May Flowers à Keynes…

Le CVUH a encore largement sa place, quelques exemples suffiront :

1er point : les programmes et la réforme des collèges, pourraient être davantage décryptés : l'accent sur les compétences au détriment du savoir, particulièrement historique, n’est pas sans conséquences sur le devenir du citoyen futur :
Les enjeux du passé, les mises à l’écart, les relations conflictuelles, la domination des peuples les différentes formes de racisme… ont des conséquences directes sur notre actualité. Leur compréhension demande une mise en relation permanente entre dominants et dominés afin de saisir et d’apprécier les enjeux dans leur historicité. Le mélange détonnant entre usage et références s’il n’est pas maitrisé crée des confusions dans l’esprit des élèves. Si tous se réfèrent au passé son usage a des effets multiples contradictoires et bien sûr conflictuels dans le temps présent.

2e point. Aujourd’hui le suivi des propos des manifestants est très éloquent en matière de référence au passé,  "nous sommes retournés à Germinal". Que veut dire se rappel d’un autre âge ?  Le CVUH pourrait raviver les mémoires en relatant le moment Germinal. Comment et pourquoi le roman a-t-il été écrit par Zola. À la lumière de la loi travail, la référence à Germinal dit la régression en cours vers la déshumanisation, où les ouvriers ne sont plus même des marchandises, mais des choses …
Donc le CVUH devrait s'en emparer.

3e point. Nous pourrions également mettre en perspective cette volonté d’arrêter le temps que manifeste Nuit debout à partir du 31 mars pourquoi on arrête le temps (31 mars, Nuit debout). La référence au mythe de « tirer sur les horloges » à quel événement réel ou supposé cela renvoie-t-il ? (pas le temps de développer, mais c’est plus qu’intéressant)

4e point. Le côté négatif de l’usage du passé tel que le pratiquent les tenants de la « Manif pour tous ». Se pencher sur le maniement du passé par l’extrême droite est particulièrement éloquent. Tout est passé en revue, la nouvelle histoire du néo-colonialisme jusqu’aux méfaits des études de genre, d’une efficacité redoutable. Nous le savons la question du genre a provoqué différentes manifestations de retrait des enfants de l’école. Leur « leçon » à si bien pénétré les esprits que le mot genre devient objet de rejet par les autorités (là encore il serait nécessaire de développer). Le CVUH pourrait revenir sur la genèse du concept son utilité, l’outil critique qu’il représente par rapport aux savoirs établis ……

5e point : Sans doute la question la plus actuelle et la plus pertinente serait de mettre en lumière le délitement du sens des mots libérateurs ou émancipateurs :
Tels liberté, fraternité… et bien sur le mot : REFORME : On oublie que ceux qui se nommaient réformateurs, et dont le but étaient de transformer les rapports sociaux, ont été très vite rangés dans le camps des utopistes…
Travailler sur le délitement du sens des mots, c’est rétablir les promesses dont ils étaient porteurs, au point de resurgir dans notre actualité.

6e point : l'accélération du temps, les liens sociaux défaits, l’isolement des individus pour lesquels la liberté de ceux qui en disposent (minorité de privilégiés) devient synonymes d’agression pour la grande majorité de leur victime :

7e point. Enfin  il serait bon de réfléchir ensemble sur la façon dont l’histoire s’écrit : la neutralité apparente, la science derrière laquelle se cache une prise de position … En finir avec une fausse objectivité pourrait nous permettre d’éclairer les impasses actuelles sur la façon dont l'histoire se pense, en se masquant derrière une neutralité irréelle (assumer sa subjectivité) : cela peut être un débat cf. Blois : "Partir" : "Partir, tandis que le CVUH reste »
Les RV de Blois ont botté en touche (que rien ne dépasse), tout en se référant de loin aux questions des migrations ( Chanson de Julien Clerc).

6-Projets

Participation à la Fête de l'Huma 

Le CVUH à Blois : café-CVUH dans le off sur les enjeux de l'écriture de l'histoire aujourd'hui.
Le CVUH à Nantes : 22 novembre 2016, Antonio Mendes, Françoise Vergès...
Participation du CVUH à la journée « Instrumentalisation de l'histoire par l'extrême- droite » organisée par la LDH, prévue le 13 octobre.
Participation du CVUH à un débat  autour des usages de l'histoire (contact au Blanc-Mesnil) pas de date encore envisagée (fin février-début avril).
Débat avec Françoise Morvan, qui travaille entre autres sur la question du business identitaire en Bretagne.


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La séance est levée à 12h30. 

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