Certains mots, qui un temps dans l’histoire, ont porté des idées libératrices sont désormais mis au service de la marchandise : l’usage du mot concept est un symptôme révélateur de cette décomposition. Instrumentalisés le plus souvent par un ordre politique profondément déstabilisé, les mêmes mots, autrefois mobilisateurs, voient leur sens inversé, tel le mot liberté par exemple.
Aujourd'hui semblent triompher partout la communication, le marketing, et le langage publicitaire qui accélèrent l'obsolescence des mots. Les élites politiques, économiques et intellectuelles utilisent de plus en plus une novlangue technocratique qui dépolitise et dissimule les véritables enjeux derrière un hypocrite voile d'ignorance et de prudence. Même les universitaires - soucieux d'obtenir des financements et de répondre à des appels à projet - ne cessent désormais de reprendre des catégories vides et creuses forgées ailleurs par des communicants. Cela contribue à la crise démocratique sans cesse diagnostiquée.
Or les mots pris dans des luttes de pouvoir et des rapports de force, s'élaborent historiquement au cours de conflits dont il importe de restituer les enjeux. Reconquérir le sens des mots, démystifier ceux qui prolifèrent dans l'actualité, sortir des langages qui enferment la pensée, tel devrait être l'une des missions de l'historien critique.
Afin de faire valoir la connaissance au détriment de l’opinion, le Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire (CVUH), en collaboration avec la Société d'histoire de la Révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, se fixe pour objectif l’organisation d’ateliers de réflexion sur ces mots dont on parle mais dont on a oublié l’idée, la place et le rôle dans le mouvement de l’histoire et les expériences sociales. Nous chercherons également par une déconstruction historique à libérer les mots de la novlangue politico-médiatique.
Révolution, émancipation
jeudi 10 mai 2018, de 19h à 21h, au Lieu-dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris
Débat organisé par Michèle Riot-Sarcey et Emmanuel Fureix
Terreur, terrorisme
Migrants et migrations
mercredi 22 mai 2019, de 19h à 20h30, au
Lieu Dit (4-6 rue Sorbier Paris 20e).
Débat organisé par Michèle Riot-Sarcey, avec Claudia Moatti et Gérard Noiriel
La liberté d’expression
mardi 5 mars 2019 (19h-21h) au
Lieu Dit,
4-6 rue Sorbier Paris 20e
avec Nelcya
Delanoë, « Démocratie
et liberté d’expression en 2019 aux États-Unis : la foire aux mots » et Olivier
Le Trocquer,
« École
caserne, enseignants sous surveillance ? La liberté pédagogique en grand
danger ».
Révolution, émancipation
jeudi 10 mai 2018, de 19h à 21h, au Lieu-dit, 6 rue Sorbier, 75020 Paris
Débat organisé par Michèle Riot-Sarcey et Emmanuel Fureix
Race
dimanche 18 mars 2018, à 14h30 au 100 (100, rue de Charenton
75012 Paris)
75012 Paris)
Débat
organisé par Gilles Manceron, dans le cadre de la semaine du Salon
anti-colonial, avec Elsa Dorlin, auteure de La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française (La Découverte, 2006) et Carole Reynaud-Paligot, auteure de La République raciale. Paradigme racial et idéologie républicaine (1860-1930) (PUF, 2006).
L’atelier sera précédé de la projection du court métrage Sur un air de charleston réalisé par Jean Renoir en 1926.
jeudi 11 janvier 2018, à 18h30-20h30, au théâtre de Ménilmontant, salle Savio, 15 rue du Retrait 75020 PARIS
Débat organisé par Anne Jollet et Nelcya Delanoë, avec les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique
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