mercredi 9 avril 2008

La Fourberie de Clisthène : Sarkozy et Georges Mandel par Nicolas Offenstadt





Dans un petit livre, difficile à trouver, Adrien Le Bihan s’est amusé à analyser dans le détail le Georges Mandel écrit par Nicolas Sarkozy et publié chez Grasset en 1994. Comme on pouvait s’y attendre le bilan est accablant. Outre la rhétorique ampoulée, les remarques grandiloquentes sur le « destin » du grand homme, le fond est déplorable, bourré de faiblesses ou d’erreurs historiques. Sans compter les emprunts indélicats aux autres biographes de Mandel. On pourrait trouver l’exercice de Le Bihan un peu positiviste, quand on sait que les biographies écrites par les hommes politiques ont rarement pour objectif de renverser les méthodes d’écriture de l’histoire ou de faire jaillir de nouvelles archives mais qu’elles s’inscrivent dans un temps politique fait de bien d’autres enjeux. On peut aussi ne pas partager la révérence de Le Bihan à l’égard d’autres travaux évoqués. Il n’empêche, le Président de la République ayant proclamé, « J’ai changé quand j’ai rencontré Mandel » (Janvier 2007), la question est moins secondaire qu’il n’y paraît et La Fourberie de Clisthène discute avec précision et références des torsions historiques et méthodologiques du Georges Mandel de Sarkozy.



Nicolas Offenstadt


• Adrien Le Bihan, La Fourberie de Clisthène. Procès du biographe élyséen de Georges Mandel, Espelette, Cherche-Bruit, 2008, 98 p. 10 €
• Voir aussi la notice « Georges Mandel » par Jean-Marie Guillon, in L. De Cock et alii, Comment Nicolas Sarkozy écrit l’histoire de France. Dictionnaire critique, Agone, 2008.

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