Motion adoptée par le conseil d’administration de l’Université des Antilles et de la Guyane du 8 décembre 2005 séant à Pointe-à-Pitre, Campus de Fouillole
La loi du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés" a des implications sur les aspects pédagogiques, scientifiques et civiques de la recherche et de l’enseignement de l’histoire des populations d’outre-mer.
Son article 4 affirme que : "Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit."
Comment ne pas être révolté en lisant, sous la plume d’hommes politiques, d’intellectuels, les sempiternelles justifications de la colonisation par le nombre de kilomètres de routes, par le nombre d’élèves scolarisés... La notion même de bilan, positif ou négatif, est irrecevable. L’Histoire n’est pas un tribunal où les « plus » et les « moins » seraient mis sur deux plateaux d’une balance. L’historien n’est ni un juge qui accumulerait des preuves accablantes, ni un avocat qui chercherait à parer les coups, mais un observateur attentif, recueillant, sélectionnant, hiérarchisant, classant, des éléments de la réalité pour mieux tenter de la comprendre.
Le conseil d’administration de l’UAG dénonce l’article 4 de la loi du 23 février 2005, qui impose une histoire officielle contraire à la liberté de pensée des enseignants et qui reconnaît un rôle positif à la colonisation. Une telle approche n’a aucune pertinence au regard de la recherche historique.
Le conseil d’administration de l’UAG exige l’abrogation de l’article 4 de la loi du 23 février 2005.
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