vendredi 9 mars 2007

A propos de l’abrogation partielle de la loi du 23 février 2005 par Gérard Noiriel (EHESS)


Le Président de la République a annoncé, il y a quelques jours, que, suite aux propositions faites par le président de l’Assemblée nationale, il souhaitait que "le Conseil Constitutionnel, saisi par le Premier ministre en application de l’article 37 alinéa 2 de la Constitution, puisse se prononcer sur le caractère réglementaire du deuxième alinéa de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 en vue de sa suppression".
Le CVUH ne peut que se réjouir de cette initiative. Elle montre que nous avons eu raison de nous mobiliser dès le printemps dernier contre une loi qui marquait l’intrusion directe du pouvoir politique dans la recherche et l’enseignement de l’histoire. La mobilisation d’enseignants et chercheurs de diverses branches des sciences sociales, du milieu associatif et politique, a permis d’aboutir à ce premier résultat. Mais nous n’oublions pas pour autant que plusieurs autres articles de la loi du 23 février 2005 posent problèmes du point de vue des rapports entre histoire et mémoire.
Il faut surtout insister sur le fait que le CVUH ne détermine pas son action en fonction de l’actualité politique. La loi du 23 février 2005 n’était pour nous qu’un exemple d’un problème beaucoup plus général concernant l’instrumentalisation de l’histoire dans la France d’aujourd’hui. Nous sommes plus que jamais convaincus qu’il faut engager une réflexion et une action collectives de longue haleine, pour comprendre et combattre ces usages mémoriels.
La journée de réflexion que nous allons tenir à la Sorbonne le samedi 4 mars 2006, permettra de faire le point sur l’action de notre mouvement tout en proposant un premier examen des différentes facettes du problème.

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