jeudi 18 février 2016

Les vidéos du CVUH : Suzanne Citron et Marianne Debouzy, deux itinéraires d'historiennes (2)

Suzanne Citron

Marianne Debouzy


Dans cette nouvelle vidéo, le CVUH vous propose de poursuivre l'exploration des trajectoires des deux historiennes et notamment de découvrir en quoi la guerre d'indépendance algérienne joua un rôle dans leur engagement.





mercredi 3 février 2016

Billet d'humeur : Des usages personnels de l'histoire et de la pratique des préfaces

Je voudrais parler ici non pas des usages de l’histoire, mais de l’utilisation de l’histoire et de son appropriation à des fins personnelles - qu’il s’agisse de visées carriéristes ou narcissiques, ou peut-être simplement lucratives.
Il existe des sujets d’histoire devenus de véritables chasses gardées. Sur certains terrains au périmètre d’ailleurs extensif, aucun ouvrage ne peut plus paraître sans la préface du gardien/de la gardienne du champ. Il ne s’agit pas ici de préfaces justifiées, lesquelles existent, mais des préfaces expédiées en un recto-verso bricolé sur un coin de table, et qui sont fortement recommandées par la maison d’édition de peur que l’auteur(e) ne fasse les frais de ce que nos collègues américains appellent « character assassination ». On retrouve ces mêmes gardien(e)s du champ dans les colloques qu’ils/elles président et où ils sont invité(e)s pour, comme on dit en voix off, les « neutraliser ». On voit des commissaires d’exposition historique tétanisés à l’idée de heurter le grand prêtre ou la grande prêtresse, des documentaristes obligés de recourir à la parole dite d’autorité.
Nous connaissons tous ces abus de pouvoir caractérisés, mais nous les considérons avec fatalisme et nous nous taisons. Nous nous taisons de peur d’être accusés d’attaques ad hominem par ces gens qui ne font pas, parce que cela les arrange, la différence entre critiquer leurs pratiques professionnelles et les attaques ad personam. Les mêmes n’hésitent pas en revanche à citer plus puissants qu’eux et à se congratuler mutuellement de la façon parfois la plus indécente à tel point que nous sommes gênés pour eux lorsque nous assistons à leurs ébats publics.
Ces gardien(ne)s du champ ne sont généralement pas membres du CVUH. Il serait bon cependant que le CVUH, attaché au pluralisme, rappelle quelques principes éthiques dont le principal : l’histoire n’appartient à aucun(e) historien(ne), mais à tous ceux qui ont ambition de l’écrire en observant les règles méthodologiques de la discipline et en toute indépendance. 

Sonia Combe