![]() |
Depuis les années 1960, plusieurs présidents américains en activité ont effectué un voyage en Irlande, l’occasion pour eux de réaffirmer les liens solides et anciens qui unissent les deux pays, tissés dès le XVIIe siècle avec l’installation de colons protestants originaires d’Ulster, puis renforcés au XIXe siècle par l’arrivée massive de migrants catholiques, poussées hors d’Irlande par la Grande Famine (1846-1851) et l’espoir d’une vie meilleure outre-Atlantique. Des voyages présidentiels avec en ligne de mire l’électorat irlandais-américain[1], qu’il s’agit de séduire en flattant la terre des ancêtres. Pour John F. Kennedy (4 jours en Irlande en 1963), Richard Nixon (3 jours en 1970), Ronald Reagan (4 jours en 1984) et Bill Clinton (3 séjours en Irlande du Nord et en République en 1995, 1998 et 2000), la visite prend aussi un tour plus personnel. En quête de leurs racines irlandaises, chaque président effectue en effet un « pèlerinage » dans la ville ou le village d’origine de l’ancêtre parti pour le Nouveau-Monde. Un retour aux sources annoncé comme tel… même si les liens sont parfois ténus. La connexion irlandaise de Clinton est très incertaine. Celles de Nixon, lointaine et fragile : elle remonte au début du XVIIIe siècle. Par son père, Reagan est l’arrière petit-fils d’un émigrant irlandais de l’époque de la Grande Famine. Enfin, Kennedy possède la généalogie irlandaise la plus fournie, ses arrière grands-parents, paternels et maternels, ayant traversé l’Atlantique au milieu du XIXe siècle.