Le Manifeste du CVUH

dimanche 25 février 2018

Soutien du CVUH

Le CVUH déclare son entier et total soutien à nos collègues et ami.es, Laurence de Cock, Mathilde Larrère, Sébastien Côte, Eric Fournier, Guillaume Mazeau, et à toutes et tous les autres enseignant.es, chercheur.euses et éditeurs.trices, inspecteurs.trices de l’Education nationale, cibles d’un article abject et violent du site d’extrême droite Riposte laïque. Malgré une tonalité de « caniveau », et au-delà de l’usage d’une rhétorique qui rappelle celle des années 1930, cet article ne peut pas être ignoré. Sa signataire, déjà condamnée pour « incitation à la haine raciale » en 2014, appelle de manière violente à la délation, à la mise au ban, au renvoi et à l’exclusion de nos collègues de leurs postes et de leurs fonctions. Elle prétend les dénoncer pour « collaboration » avec l’Islam, « haine de la France », et elle incite au passage à l’acte. Elle prétend instrumentaliser la laïcité, la République, mais également enrôler Jaurès, Hugo, et d’autres références dans une idéologie d’apparence volontairement  confuse à des fins bien connues : il s’agit d’agglomérer les affects négatifs dans un discours pseudo-républicain, mais clairement xénophobe, raciste, explicitement islamophobe, au service d’une véritable entreprise de « reconquête », l’Islam en tant que tel, aussi bien la religion que le monde musulman et sa civilisation, étant jugé responsable des maux de la société. Toute histoire critique, qui n’est pas strictement nationale, qui déconstruit les mythes identitaires, et qui a pour objet l’élaboration d’une connaissance partagée et distanciée, à toutes les échelles, le monde y compris, est la cible potentielle de ce type d’idéologie et de mouvance politique. Nous nous joignons aux communiqués des organisations syndicales déjà publiés et appelons à d’autres manifestations de solidarité, historiennes ou non, et au-delà des sphères savantes. La neutralité et l’abstention sont déjà des formes d’acceptation tacites face à ce type d’agression.

Le CVUH (Comité de Vigilance face aux Usages publics de l’histoire)

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